La perspective de retourner à ton bureau t’excite autant que ce chou-fleur en stand-by dans le frigo depuis 1 semaine ? Te lever le matin te coûte même quand les batteries sont pleines ? Le seul plaisir que tu ressens en pensant à ton travail c’est quand tu imagines le jour où tu poseras ta dem’ ? On dirait bien que tu ne kiffes pas vraiment ton job, non ?
Parfois on le sait depuis toujours, on a pris ce travail faute de mieux. Alimentaire ou véritable opportunité, il a même été envisagé comme une chance extraordinaire. Un CDI : le Graal ! Super, la banque n’a pas sourcillé pour le prêt de la maison, mais ensuite ? Elle est là pour gérer la boule au ventre du matin ? La dépréciation de soi ? L’aigreur qui s’installe progressivement ?
Pourquoi choisir un job qui ne nous convient pas ?
C’est toujours surprenant comme on peut passer du : « génial j’ai un travail » à « mon dieu je veux pas y aller demain ! ». Et si tu t’auto flagelles en pensant que tu n’es qu’une grosse feignasse et que « comment ils font les autres ? » Laisse moi te dire que tu fais fausse route ! Bon déjà mettons les choses au clair :
Ce n’est pas parce qu’être malheureux au travail est la norme qu’il faut vouloir à tout prix coller aux standards !
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Alors pour mieux comprendre ce qui t’arrive, rembobine le film. À bien y réfléchir, il y a en général quelques signes annonciateurs :
- Le job choisi par défaut après des mois de recherche
- Le poste pratique, qui ne prend ni trop de temps, ni trop la tête
- Le travail accepté dans la précipitation pour vite entrer dans la vie active
- Le « c’est pas folichon mais c’est dans ma branche »
- Le « je commence bas et je gravirai les échelons »
Et ce dernier, à moins d’avoir mis le pied exactement là où l’on voulait, est aussi toxique que les autres.
« Il n’y a pas que le travail dans la vie ». Oui mais…
En réalité, derrière tous ces choix se cachent un mécanisme malicieux et néfaste. Il combine un élan très positif mais sert aussi un fonctionnement d’auto-destruction. Ouh la ! Explique toi ma fille !
Ok , voilà ce que je pense :
Ce travail, tu sais pourquoi tu l’as choisi. Probablement pour une des raisons évoquées précédemment. Il a sans doute des bons côtés mais dans le fond, il ne te convient pas, depuis le départ et ça tu le sais.
La résistance au changement
Mais tu t’es construit une jolie résistance. Parce que c’est ce que fait l’inconscient quand il sent que tu deviens trop lucide et qu’il ne veut pas que les choses bougent. Pour ne pas aller contre toutes les croyances implantées dans ton esprit depuis ta naissance. Alors tu transformes le problème en y trouvant ton compte :
Le travail ce n’est pas tout ce qu’on est. Et puis un job pas prise de tête /que je maîtrise bien/ ça me laisse du temps pour autre chose.
Sauf qu’en fait pas du tout. L’ennui épuise. Pourquoi ? Parce que dans le même temps où tu t’évertues à dire que la situation te convient à peu près, tout ton être se démène pour te maintenir à l’équilibre. Pour que cette sensation d’échec, de manque profond de stimulation ne devienne pas trop présente.
Parce qu’il n’est pas sûr d’être armé pour te mener vers l’ailleurs… et du coup, tu n’as pas confiance en toi, tu n’avances pas et tu te dévalues encore plus.
Et pourtant…
Il y a une part de vrai là-dedans. Le travail est loin de définir tout ce que tu es. Je ne sais pas pour toi, mais alors de mon côté je déteste cette question couperet : « tu fais quoi dans la vie ? ». Du théâtre, de la musique, du blogging. Comment ça tu t’en fous ? Ah mon métier ? Euh… #OnEstDaccord?
Mais ça tu l’as déjà compris. Du coup en exprimant un : « je suis autre chose que mon travail », tu t’opposes à ce bourrage de crâne qu’on te fait depuis gamine… Mais siiiiii, tu sais bien : « trouve un travail qui paye bien, c’est tout ce qui compte ». Sauf que tu ne crois pas réellement qu’une autre façon de faire soit possible. Tu as peur et c’est normal. Parce que bon, comment on fait si l’argent ne rentre plus ? Et pire encore : si tu échoues ? Je ne te parlerai pas peur de l’échec aujourd’hui. Nous y reviendrons je te le promets. Mais une chose à la fois.
Alors oui, ta vie n’a pas à tourner en permanence autour de ton travail. Mais lui ne devrait être qu’un prolongement de toi. Ce que je veux dire par là ?
C’est à ton travail de s’adapter à toi, pas l’inverse.
Préparer sa reconversion : prendre son temps
Tu n’as pas besoin de foncer tout le temps. Attention ! Je ne te dis pas de remettre à plus tard. Je t’ai déjà expliqué dans l’article « Non, ça n’ira pas mieux demain« , qu’il y aura toujours une bonne excuse. Le changement c’est maintenant comme disait l’autre.
Tu sens que quelque chose cloche. C’est le point de départ. Tu as peut-être des petits bouts sur lesquels tu dois veiller et tu veux leur réserver du temps, comme je te comprends. Tu viens d’acheter la maison de tes rêves et tu ne vois pas comment te priver de revenus stables là, tout de suite, maintenant. Oui.
Je ne te dis pas de tout plaquer et de partir bille en tête. Pour rappel, tu as accepté un job que tu détestes sans te poser trop de questions, ça n’a pas bien marché.
Au contraire, prend ton temps, ne te fixe pas d’emblée des objectifs insensés. Mieux et plus important : apprend à te connaître. Qui es-tu ? Que veux-tu ? Quels sont tes points forts ? Quelle est ta ligne directrice ?
Ne craignez pas d’être lent, craignez seulement d’être à l’arrêt.
Proverbe chinois de papillotes (Hum)
Aujourd’hui tu es au point mort. Et tu sens que ça ne tiendra pas éternellement. Tu sais bien que tu as autre chose à faire que d’attendre ta retraite ou ton prochain congé parental. Alors remets toi en marche (décidément ces politiques et leur slogan, c’est pire que la pub), à ton rythme. Ce n’est pas un sprint, c’est un marathon. Un véritable projet.
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