Grandis un peu : cette injonction stupide !

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« T’as passé l’âge ! » « Grandis un peu ! » « Sois adulte bon sang ! ». Ces expressions on les a entendues mille fois. Qu’on nous les ai dites ou que nous les ayons prononcées, elles ont un point commun : créer une scission franche entre l’enfant et l’adulte. Comme si, à un moment, il fallait fermer le bouquin, sortir le tome 2 et passer le restant de ses jours dans une vie sérieuse voire ennuyeuse. Faite d’insatisfactions et de renoncements. Parce que bon : on n’est plus des enfants, on ne fait pas ce qu’on veut quoi ! Ah bon ? On ne fait pas ce qu’on veut ? Bah mince alors, on m’avait pas prévenue ! Si j’avais su, j’aurais préféré ne pas dépasser les 10 ans… Pourtant, quelle stupide injonction. Parce qu’il y a tellement de vertus à garder son âme d’enfant…

La spontanéité

Tu as remarqué cette merveilleuse propension qu’ont les enfants à dire les choses ? Un enfant ne s’encombre de rien. Pas plus tard que ce matin, mon fils me sort en arrivant à l’école : « Oh regarde ! Le papi de Leonardo ! ». Bon pas de pot, c’était son père… L’autre jour, on croise une personne de petite taille. Et lui : « Oh la la c’est vraiment un tout petit petit monsieur ». C’est magnifique, si pur.

Alors je ne te dis pas qu’il faut aller voir le premier venu en lui sortant ses quatre vérités. Entre temps on a appris quelques règles utiles et intégré la notion d’empathie (encore que pour certains, ça reste à désirer). Mais derrière cette éclatante spontanéité se cache une ressource précieuse : une absence totale d’inhibition.

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Un enfant ne s’encombre pas du regard des autres avant l’adolescence (ou légèrement avant). Il fait sa vie. Il s’en moque. Un enfant ne sait pas faire autrement qu’être lui.

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Tout toi dans 120 cm

C’est une question que j’aborde dans le programme 10 jours pour révéler ton potentiel. Mais je me suis rendue compte d’un truc dingue. En fait, j’étais déjà pleinement moi à 7, 8, 9 ans. Je veux dire. Pas une journée ne passait sans que je ne m’invente plein d’histoires. Je rêvais les yeux ouverts. Combien d’émissions radios créées avec mon lecteur cassette ? L’ancêtre du podcast ! J’écrivais à longueur de journée. Des chansons, des textes, je m’enregistrais sur le dictaphone de ma mère. Je rêvais de voyage. Je chopais un micro pour chanter dès que l’occasion se présentait. Toujours entrain d’organiser un show pour les fêtes de famille. J’étais la porte-parole de tous mes copains. Tout était là. En puissance, dans 120 cm.

En y repensant lorsque j’ai créé le programme, je me suis rendue compte que j’avais longtemps perdu de vue cette enfant. Tu sais, ce moment où tu repenses à ça d’un air attendri mêlé d’un « ah, on est rigolo quand on est gamins ! ». D’ailleurs elle est bizarre cette phrase. Parce qu’elle s’oppose à quoi ? Ça veut dire que maintenant on est chiants et ennuyeux ?

 

Arrivés à l’adolescence, filles comme garçons se replient sur eux. On a honte, le regard des autres nous fait mal.

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Et puis on nous exhorte à grandir !

« C’est plus la primaire ici hein ! Allez ! Hop hop ! Et vous allez nous dire ce que vous voulez faire plus tard !? Vous avez 15 ans ! Il serait temps de choisir ! ».

Alors quand l’espérance de vie tournait autour des 30 ans je veux bien. D’ailleurs à l’époque on ne posait pas ces questions existentielles. Mais bref, quand tu sais que tu pourrais vivre jusqu’à 100 ans… Euh… On n’a pas 5 minutes sérieux ? Et plus encore ! Vous vous rendez compte que c’est stupide les gars ? La probabilité que notre vie à 20 ou 30 ans ressemble à celle que nous auront à 40 ou 50 est proche de zéro… Oui je parle à des gens fictifs. Et alors ? Tu fais pas ça toi aussi ?

 

Un enfant connaît ses besoins

Si tu es maman tu le sais à plus forte raison, mais même sans cela. La première chose qu’on te dit quand on te met ton bébé dans les bras (bon ok après « Félicitations » et toi à l’agonie entre la douleur et l’extase qui répond : « memememmmerci » #évanouissement). Je m’égare. Bref, la première chose qu’on te dit donc, c’est : « ne vous inquiétez pas. Il connaît ses besoins« . Et en fait c’est vrai.

Punaise, un enfant il sait ce qu’il veut quoi ! Alors des fois, ça t’enquiquine. Parce qu’il ne veut pas nécessairement ce que TOI tu veux. Mais n’empêche. Lui il a son idée. S’il a faim c’est maintenant et pas dans 5 minutes. S’il a trop mangé le midi, il picore le soir. Pas d’orgie les petits. Il sait identifier ce qui le rend heureux (pourquoi crois-tu qu’il bug sur les mêmes trucs pendant des semaines ?). Un enfant ne va que vers ce qui l’intéresse et attise sa curiosité. Il connaît aussi ses points de crispation. Parfois, il pense qu’il ne va pas y arriver. Mais en lui tenant la main, on lui montre que si. Et il se lance. On ne peut plus l’arrêter.

Pourquoi à un moment nous arrêtons de faire ça ? Pourquoi nous nous déconnectons autant de ce qui nous rend heureux ? C’est fou ça ! Comme si les 10 premières années étaient cadeau et que le reste ne devait être qu’un long processus d’auto destruction. Avec des petites carottes de temps en temps, histoire de ne pas trop y penser quand même… Ça n’a aucun sens !

La créativité sans limite

Tu te rappelles ce temps passé à la récré ? Celui où tu t’inventais des aventures incroyables. Où tes copains et toi étiez poursuivis par des monstres, ou à bord d’un vaisseau pirate. Quand vous vous fichiez la frousse avec la dame blanche ? Cette imagination infinie.

La créativité d’un enfant est sans limites. Et il cherche sans cesse à l’alimenter. À la recherche de nouvelles découvertes. Passionné par des choses qui semblent anodines, voire incompréhensibles, mais qui viennent nourrir son esprit rêveur. Parce qu’il a cette force l’enfant. Cette force que certains ne perdent jamais. Il rêve. Dans sa tête, tout est possible. Il sait voir tous les possibles, extrapoler. Pour lui, pas de frontières ni de barrières aux possibles.

Il façonne le monde comme il veut qu’il soit. Il ne s’embête pas à coller au modèle. Alors une fois encore, je ne prône pas une anarchie joyeuse qui conduirait notre monde à ressembler à une cour de récréation. Quoi qu’il m’arrive régulièrement de faire fuser les échanges avec la spontanéité d’une enfant et qu’est-ce que ça rend heureux.

Mais bref. L’idée est simplement de dire que donner la main à l’enfant qu’on était, peut en fait nous apporter une incroyable clarté sur nos vies et nos désirs.

Gardons une part de rêverie

Alors oui je le dis, nous demander de grandir est une injonction stupide. Bien sûr qu’il s’agit d’un équilibre. Et puis il y a des choses vraiment plus cool quand on est adulte. Une boum au Champomy où personne n’ose danser versus une bonne soirée entre potes à refaire le monde autour d’une bière (ou pas, je ne suis pas sectaire)… Je prends la deuxième option (avec bière pour moi, merci !).

Mais ne perdons pas de vue notre âme d’enfant. Celle qui nous permet d’être à la fois une femme pirate, une chasseuse de monstre, une sportive de haut niveau en même temps qu’une commerçante, une actrice de renom ou une businessw woman à succès. Celle qui fait de nous de grands rêveurs. Je les aime de tout mon coeur moi ces rêveurs, qui savent voir plus loin que le monde qu’ils ont sous les yeux. Parce qu’ils portent en eux une créativité, une sensibilité, une vision du monde et de ce qu’il a de drôle, d’absurde, de triste parfois, si acérée que ça les rend précieux. Alors, n’oublions pas d’écouter nos rêves et de les transformer en réalité.

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3 réflexions sur “Grandis un peu : cette injonction stupide !”

    1. Merci beaucoup Clémence pour ton commentaire. Je suis ravie de lire que tu as réussi à retrouver un peu de l’enfant qui était en toi. Je suis convaincue qu’on a besoin de cette part de rêverie pour avancer sereinement dans la vie 🙂 au plaisir de te lire et de retrouver ici 🙂

  1. Merci de ce petit rappel….
    Sans oublier l’intensité que les enfants mettent dans ce qu’ils font , ainsi que celle de leurs émotions. Les miens m’autorisent à être plus « môme  » qu’eux…jusqu’à un certain point ! Pour le reste du temps, ça demande beaucoup d’énergie, avec les très adultes, et c’est très pénible.

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